Les médicaments sans ordonnance font encore beaucoup parler d'eux mais toujours pas pour de bonnes raisons. Suite à la publication des recommandations de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fin février dernier, concernant à la fois l'interdiction des marques ombrelles et l'étiquetage des boîtes de médicament, OTC en tête, les industriels concernés estiment que ces nouvelles règles assassinent les marques, au risque même de créer la confusion chez les patients. Lors d'une conférence de presse le 31 mai dernier, ils ont particulièrement dénonçé leur effet sur le graphisme des boîtes. Ces recommandations n'ont beau être ni obligatoires, ni rétroactives, comme l'assure l'Agence depuis le départ, l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) ne décolère pas pour autant et dénonce l'arrivée d'un « paquet neutre ». L'argument est écarté par l'ANSM depuis longtemps, comme nous le déclarait sa directrice des affaires réglementaires Carole Le Saulnier en janvier dernier.
Pas plus d'informations
Mais comme une image vaut mieux qu'un long discours, l'Agence a également publié ses versions des packagings « nouvelle génération » (voir image ci-contre), tout en récusant à nouveau le terme de « paquet neutre » : « Les chartes graphiques et signes distinctifs (couleurs, visuels), qui sont des éléments nécessaires à l’identification et au bon usage, ne disparaîtront pas des étiquetages. » En revanche, « La marque ne devrait pas apparaître de façon prédominante par rapport aux mentions nécessaires. » Les arguties de l'Agence et de l'Afipa portent aussi sur la potentielle augmentation de la taille des boîtes que provoquerait l'application de ces nouvelles recommandations. Les industriels soutiennent en effet que « l’augmentation de taille de certains conditionnements [sera] rendue nécessaire par l’ajout de mentions non prévues au Code de la santé publique pour les médicaments d’automédication et par l’imposition d’une taille minimale pour certains éléments » et soulignent les conséquences de cette croissance sur l'environnement et les pharmacies, notamment celles qui sont robotisées. Ce que l'Agence nie : les recommandations « n’ajoutent pas d’informations par rapport aux mentions existantes aujourd’hui sur les boîtes des médicaments ».