Depuis la parution de la tribune de 124 professionnels de santé dans Le Figaro du 19 mars dernier dénonçant le recours aux « médecines alternatives », l'homéopathie se retrouve de nouveau au cœur d'une tempête médiatique en France. Au grand dam évidemment des médecins homéopathes et autres tenants de ces thérapeutiques parallèles. Pourtant, si le débat scientifique est loin d'être épuisé, celui sur la prise de charge de l'homéopathie a été réglé par Agnès Buzyn. Interrogée le 12 avril sur RMC et BFM puis à nouveau sur Europe 1 le 19 avril, la ministre de la Santé n'a pas dévié d'un pouce : « L'homéopathie est remboursée à 15 % [30 % en réalité, NDLR], son efficacité n'est pas prouvée et, si on doit se poser la question de l'homéopathie, il faut aussi se poser la question du remboursement de médicaments très peu efficaces, a-t-elle expliqué. Il ne s'agit que de quelques dizaines de millions d'euros ; ce n'est pas ça qui va permettre de faire des économies importantes. Ce n'est donc pas ma priorité. » Dernier argument : l'homéopathie permettrait d'éviter la prise de « médicaments toxiques [...]. Nous y gagnons donc collectivement ». Les laboratoires Boiron, leader incontesté du marché, peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles... jusqu'à la prochaine polémique.
Agnès Buzyn défend les granules
La position de la ministre de la Santé est claire : l'homéopathie, ce n'est rien d'autre qu'un placebo... mais ce n'est ni nocif ni cher.
© FOTOLIA/LUCAAR
20 Avril 2018