« Les médicaments sont là pour vous aider... mais ils ont parfois du mal à vivre ensemble », « Ayez le réflexe iatrogénie ». Tels étaient les slogans de la campagne lancée en 2015 par le Leem (Les Entreprises du médicament) pour sensibiliser personnes âgées et professionnels de santé au bon usage du médicament. Campagne qui aurait engendré, selon l'organisation représentant l'industrie pharmaceutique, « une diminution des quantités prescrites chez les plus de 65 ans ». Diminution qui se matérialiserait sous la forme de... 74 millions d'euros d'économies entre le second semestre 2014 et le second semestre 2015, selon une évaluation conduite par la société d'études IMS Health. Le Leem avance également dans son bilan « une amélioration de la qualité de la prescription, avec une diminution d'associations potentiellement dangereuses » comme AINS (anti-inflammatoires) + diurétiques ou antiarythmiques + digitaliques (médicaments de l'insuffisance cardiaque). Ces chiffres, qui arrivent à point nommé, serviront-ils d'arguments aux industriels lors des débats sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2017 ? S'appuyant sur ces « résultats positifs », le Leem en a également profité pour lancer un collectif « Bon usage du médicament », qui regroupe notamment l'Ordre, la FSPF, l'Uspo, l'Utip et le CNGPO (Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine), et prévoit de poursuivre la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse en 2016.