4,4 millions d'euros. C'est ce que la réforme de la rémunération officinale a permis de faire gagner au réseau sur le mois de janvier 2015, premier mois effectif de la mise en place des honoraires. La FSPF a dévoilé ces chiffres hier soir au cours d'une conférence de presse, chiffres fournis par IMS Health et qui tendent à prouver l'intérêt de la réforme : en janvier, la rémunération totale HT versée à l'ensemble des officines aurait été de 498 285 590 € si les honoraires n'avaient pas été instaurés. La marge a en réalité été de 502 679 797 €, soit une moyenne de 22 300 € par officine au lieu de 22 105 €.
Si ces premiers résultats « confortent le calcul du modèle » a souligné Philippe Gaertner, président du syndicat majoritaire, il ne cache pas pour autant sa déception : les honoraires « ne suffiront pas à compenser les baisses de prix », même s'ils permettent d'en « corriger l'impact ». Surtout, Philippe Besset, vice-président, a poussé un coup de gueule : « Nous avons perdu un an – la réforme aurait dû s'appliquer au 1er janvier 2014 – et l'Assurance maladie en porte une grosse responsabilité. En outre, parce que nous avions l'envie, la volonté de la voir se concrétiser, nous avions accepté que la réforme se fasse en deux temps [0,80 euro HT par boîte de médicaments vendue depuis le 1er janvier, 1 euro à partir du 1er janvier 2016, NDLR]. Nous avons ainsi perdu 40 millions d'euros, aujourd'hui irrécupérables. »
La Fédération cherchera donc à obtenir des compensations auprès de l'Assurance maladie le 31 mars, date de la première réunion de l'observatoire de suivi des honoraires, qui réunit justement Assurance maladie et syndicats de la profession. Compensations d'autant plus nécessaires que l'année 2015 s'annonce rude : la FSPF estime que cette année la perte de marge atteindra 3 % alors que l'Assurance maladie s'était basée sur une involution de 1,6 % lors des négociations sur la réforme de la rémunération...