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Dengue et chikungunya se sont installés en métropole

L'apparition de maladies tropicales dans l'Hexagone nécessite pour le pharmacien de réactiver ses connaissances sur des virus auxquels il n'a pas forcément l'habitude d'être confronté.

Le moustique Aedes albopictus.(DR)

 

C'est désormais une réalité : le risque de transmission de la dengue et du chikungunya, maladies habituellement associées aux pays tropicaux, est « avéré » en France métropolitaine, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire (InVS) paru le 28 avril. « L'année 2014 a vu une augmentation considérable du nombre de cas de chikungunya importés », note le bulletin : 489 cas ont fait l'objet d'une déclaration – obligatoire depuis la mise en place en 2006 de dispositifs nationaux de surveillance – alors qu'il n'en était dénombré qu'une dizaine par an jusqu'en 2013. Le nombre de cas de dengue s'est révélé inférieur aux années épidémiques, s'élevant à 201 cas déclarés en 2014 contre 596 en 2010 et 271 en 2013.

Plus de 20 départements

Détecté en 2004 dans les Alpes-Maritimes, le vecteur de ces maladies, l'Aedes albopictus, un moustique aux rayures noires et blanches originaire d'Asie du Sud-Est, s'est développé de manière significative dans 20 départements du sud de la France*, indique la direction générale de la santé (DGS) dans une instruction réactivant à partir du 1er mai et jusqu'au 30 novembre le plan antidissémination du chikungunya et de la dengue en métropole. Le moustique a également été détecté à Paris et dans 16 autres départements en 2014, et continue de s'implanter durablement, profitant des échanges internationaux. Pour l'InVS, toutes les conditions sont réunies pour une circulation de ces deux maladies en France, à savoir : une population qui n'est « globalement pas immunisée contre ce virus», un moustique « présent sur une large partie du territoire dans des zones densément peuplées » et « des virus régulièrement introduits par des voyageurs de zones épidémiques ». L'Institut estime également que « seront aussi à considérer à l'avenir d'autres virus transmis par Aedes, comme le virus Zika »

Avoir l'œil au comptoir

Quels sont les signes cliniques évocateurs à avoir en tête ? Pour la dengue, une fièvre brutale supérieure à 38,5° C associée à au moins un signe algique (asthénie, céphalées, arthralgies, myalgies, lombalgies, douleurs rétro-orbitaires, douleurs musculo-articulaires), souligne l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). Le chikungunya se caractérise lui aussi par une fièvre brutale supérieure à 38,5° C, mais s'accompagne de douleurs articulaires invalidantes, de gonflement articulaire ou de manifestations cutanées. 
Le traitement est uniquement symptomatique, notamment antalgique ou antipyrétique. En cas de dengue, l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués du fait de la complication hémorragique possible de la maladie. 

*Alpes-Maritimes, Haute-Corse, Corse-du-Sud, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault, Vaucluse, Lot-et-Garonne, Pyrénées-orientales, Aude, Haute-Garonne, Drôme, Ardèche, Isère, Rhône, Gironde, Savoie, Saône-et-Loire.

Par Claire Frangi

28 Avril 2015

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