Afin de lutter contre la contrefaçon de spécialités pharmaceutiques, une directive européenne du 8 juin 2011 prévoit de sécuriser la chaîne de distribution des médicaments dans l’Union européenne grâce notamment à la mise en place de la sérialisation. En pratique, les pharmaciens d’officine doivent scanner le code Datamatrix présent sur l’emballage qui contient, entre autres, un identifiant unique enregistré dans une base de données au moment de sa sortie de l’usine de fabrication. Si cet identifiant unique n'a jamais été scanné par un autre dispensateur au niveau européen, il est désactivé et le produit peut être délivré.
Initialement, le déploiement en France était prévu pour le 9 février 2019. Mais de nombreux problèmes ont retardé cette mise en œuvre. Finalement, près d’un an plus tard, l’organisme chargé de mettre en place la sérialisation dans l’Hexagone, France MVO, vient d’annoncer aux pharmaciens qu’ils allaient recevoir un courrier leur permettant de souscrire leur contrat et leur abonnement pour pouvoir se connecter à la base de données nationale France MVS. « Cette connexion est rendue possible par l’utilisation de l’infrastructure du dossier pharmaceutique (DP), mis en œuvre par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) », explique France MVO sur son site internet.
« À la réception du courrier, chaque pharmacien doit simplement se rendre sur le site de souscription avec le lien et les identifiants uniques fournis, précise de son côté l’Ordre des pharmaciens. Une fois cette étape réalisée, il convient de se rapprocher de son éditeur de logiciel afin de connaître les modalités de mise à jour du logiciel métier avec la version compatible avec France MVS ».
Des questions encore à régler
La FSPF reste opposée au dispositif de la sérialisation qu’elle juge « inutile et contre-productif » et milite pour son retrait au niveau européen. Toutefois, le syndicat entend respecter le règlement européen et se dit favorable au système proposé par l’Ordre, mais refuse que les pharmaciens aient quoi que ce soit à débourser. La FSPF souhaite également la suppression du délai de dix jours pour réactiver une boîte de médicament qui n’aurait pas été délivrée. Enfin, elle demande au ministère de la Santé d’écrire noir sur blanc que les officinaux sont bien autorisés, pendant la phase de stabilisation, à dispenser un médicament signalé non conforme au moment de la désactivation du code. En effet, aujourd’hui, environ 1 % des boîtes scannées sont déclarées non conformes alors qu’en réalité elles ne sont, soit parce que le code est illisible ou parce qu’il n’a pas été enregistré dans la base de données.