L'annonce par la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) d'un quasi retour à l'équilibre de l’Assurance maladie, qui reste cependant déficitaire à hauteur de 500 millions d'euros, s'accompagne d’un inversement de tendance pour le médicament en ville. En 2017, le chiffre d'affaires hors taxe (CAHT) des médicaments remboursables délivrés en officine a en effet progressé de 0,2 % par rapport à 2016. Un retour à une croissance positive après cinq années de recul (- 4,7 % entre 2012 et 2015) et un exercice 2016 stable, qui s'explique par une « déformation de la consommation vers des produits innovants et coûteux », principalement dans le traitement des pathologies lourdes. Le rapport de la CCSS note que la sortie de la réserve hospitalière de certaines de ces molécules a également participé à tirer ce marché vers le haut.
La baisse des prix en contrepoint
Si « l'effet structure » qui mesure le déplacement de la consommation entre différentes classes thérapeutiques ou en leur sein a bien poussé la dépense, les baisses de prix qui restent importantes en valeur absolue (- 3 % en 2017) l'ont en grande partie contrebalancé. Moins réjouissant pour l’officine, le nombre de boîtes est toujours en diminution avec 2,48 milliards d'unités vendues en 2017 contre 2,5 milliards en 2016. Au total, les rapporteurs indiquent que « les baisses de prix réalisées par le Comité économique des produits de santé (CEPS) ont permis une économie de 797 millions d'euros sur les médicaments de ville ». Quant aux génériques, la progression de leur marché se poursuit en 2017 avec un CAHT qui s'établit à 3,5 milliards d'euros, en légère hausse par rapport à 2016 (+ 0,2 %).