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Endométriose : rattraper le retard de formation et d'information

Les pharmaciens sont appelés à mettre à jour dès à présent leurs connaissances sur l'endométriose et à informer leur patientèle sur le sujet.

© adobestock_ShawnHempel

L'en­do­mé­triose ? C'est une « ma­la­die mul­ti­fac­to­rielle, qui ré­sulte de l’ac­tion com­bi­née de fac­teurs gé­né­tiques et en­vi­ron­ne­men­taux, et de fac­teurs liés aux mens­trua­tions », se­lon l'as­so­cia­tion En­do­mind. Tou­chant en­vi­ron 10% des femmes en âge de pro­créer (soit 1,5 à 2,5 mil­lions de Fran­çaises), « elle se ca­rac­té­rise par la pré­sence de tissu sem­blable à l’en­do­mètre (mu­queuse qui ta­pisse l’in­té­rieur de l’uté­rus) en de­hors de la ca­vité uté­rine : pel­vis, pé­ri­toine, ovaires, va­gin, trompes, li­ga­ments utéro-sa­crés, rec­tum, ves­sie, in­tes­tins…» Ces foyers d’en­do­mé­triose ré­agissent comme l’en­do­mètre aux fluc­tua­tions hor­mo­nales sur­ve­nant lors du cycle mens­truel. Sous l’in­fluence de ces va­ria­tions, ils « s’épais­sissent, saignent, sans que l'éva­cua­tion des fluides ne soit pos­sible : cela pro­voque lo­ca­le­ment des lé­sions, no­dules ou kystes ainsi que des ré­ac­tions in­flam­ma­toires avec for­ma­tion de tissu ci­ca­tri­ciel et d’adhé­rences, em­pê­chant ainsi leur bonne mo­bi­lité des or­ganes et leur bon fonc­tion­ne­ment ». Une pa­tho­lo­gie com­plexe à diag­nos­ti­quer (même si un test sa­li­vaire est sur le point d'être pris en charge par l'As­su­rance ma­la­die) et en­core trop mal connue des soi­gnants.

Avoir le « ré­flexe en­do­mé­triose »

La stra­té­gie gou­ver­ne­men­tale, lan­cée le 14 fé­vrier 2022, vise à ins­tal­ler un « ré­flexe en­do­mé­triose » de­vant toute plainte d'une pa­tiente pou­vant évo­quer cette pa­tho­lo­gie, pour que le re­tard de diag­nos­tic - très fré­quent ac­tuel­le­ment - soit ré­duit au mi­ni­mum. Pour cela, l'en­semble des pro­fes­sion­nels de santé dont les phar­ma­ciens sont en­cou­ra­gés à se for­mer, pour amé­lio­rer leur connais­sance de la ma­la­die, de ses symp­tômes, de ses moyens de dé­pis­tage, de sa prise en charge. Pro­po­sée par la Di­rec­tion gé­né­rale de l’offre de soins (DGOS), la for­ma­tion en ligne gra­tuite sous forme d'un MOOC in­ti­tulé « En­do­mé­triose : l’af­faire de tous » est par­ti­cu­liè­re­ment re­com­man­dée. Les res­sources mises à dis­po­si­tion par les as­so­cia­tions comme En­do­France ou En­do­mind peuvent les com­plé­ter.

Re­layer les cam­pagnes d'in­for­ma­tion

Les phar­ma­ciens sont éga­le­ment ap­pe­lés à se faire le re­lais des cam­pagnes de com­mu­ni­ca­tion ins­ti­tu­tion­nelle et as­so­cia­tive sur cette thé­ma­tique. La pro­chaine Se­maine eu­ro­péenne de pré­ven­tion et d’in­for­ma­tion sur l’en­do­mé­triose se dé­rou­lera du 7 au 13 mars 2022. Le ca­len­drier des évé­ne­ments (na­tio­naux et ré­gio­naux) or­ga­ni­sés à cette oc­ca­sion est dis­po­nible en ligne et fa­ci­le­ment par­ta­geable sur les ré­seaux so­ciaux des of­fi­cines. Pour orien­ter les pa­tientes plus ef­fi­ca­ce­ment, cha­cun pourra consul­ter le site sante.​fr va pro­gres­si­ve­ment re­cen­ser les pro­fes­sion­nels en me­sure de les prendre en charge. Il est à no­ter que les étu­diants en santé se­ront éga­le­ment sen­si­bi­li­sés à cette pa­tho­lo­gie et à sa re­con­nais­sance, pour que cette évo­lu­tion du ni­veau de connais­sance soit pé­renne.

Par Alexandra Chopard

25 Février 2022

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