Le 28 janvier dernier, la HAS a recommandé « de permettre aux pharmaciens [et aux infirmiers et sages-femmes] de prescrire et d’administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les personnes âgées de 16 ans et plus ». Avant d’entrer en application, cette extension de la compétence vaccinale des pharmaciens attend encore une modification réglementaire et que la future convention avec l’Assurance maladie en délimite les modalités pratiques. Les vaccins concernés par cet élargissement sont ceux contre les papillomavirus humains, le pneumocoque, l’hépatite B, l’hépatite A, les méningocoques A, C, W et Y, les vaccins contre la diphtérie-tétanos-coqueluche-polyomyélite et, bien sûr, ceux contre la grippe saisonnière que les pharmaciens injectent déjà en faisant preuve d’une grande efficacité, comme pour les vaccins anti-Covid.
Une projection très encourageante
Dans ce contexte, le Groupement pour l’élaboration et la réalisation de statistiques (Gers) a réalisé une projection du nombre d’injections supplémentaires annuelles qui pourraient être réalisées à l’officine. Sachant que d’après les dernières données Gers Data révélées le 15 février, 43 % des vaccinations contre la grippe ont été réalisées en pharmacie en 2021 (précisément au 5 février 2022). En comparaison, les officinaux avaient réalisé 33 % des injections anti-grippe en 2020 et 25 % en 2019. Alors, si les officinaux venaient à administrer autant de vaccins qu’en 2021-2022 pour les plus de 16 ans comme le veut la HAS (dans le graphique, il est question des plus de 15 ans, les données Gers fonctionnant par tranches de 5 ans), « cela représenterait un volume potentiel compris entre 1,5 et 2 millions d’injections supplémentaires par an », estime David Syr, délégué général adjoint Gers Data. À noter que la HAS pose deux conditions à cette élargissement des compétences : la réalisation d’une formation adaptée et le renforcement de la traçabilité de la vaccination.