« Il y avait nécessité d'un point d'étape. » C'est ainsi que le président de la FSPF a rencontré Marisol Touraine mardi dernier, 1er mars, en présence de son directeur adjoint de cabinet en charge de la santé, Nicolas Péju, et de son conseiller en charge des professionnels libéraux de santé, Fabrice Masi. Philippe Gaertner avait décidé d'aborder « trois sujets majeurs », à savoir la rémunération, la réforme des études et la préparation des doses à administrer. L'occasion de demander à la ministre de la Santé de se positionner sur le plan d'urgence préconisé par le syndicat et de lui rappeler que, selon la convention, l'Observatoire des honoraires doit se réunir avant le 31 mars. Or, « nous n'avons pas reçu de convocation [de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie] à ce jour et il serait inacceptable que les délais ne soient pas tenus ». Car, comme le rappelle Philippe Gaertner, « l'objectif de cet observatoire est non seulement d'observer mais aussi de proposer ».
Si la ministre a pris acte de la demande de la Fédération d'ouvrir les négociations conventionnelles au second semestre, elle a rappelé les contraintes économiques et appelé la profession à être « imaginative dans les dispositifs qu'elle pourrait proposer ». Le président de la FSPF souligne : « La dernière fois, c'était la bascule d'une partie de la rémunération en honoraires. [...] Il faut retrouver cette même imagination. » Entre autres pistes, le syndicat pense déjà à la façon dont peut être rééquilibrée la rémunération entre molécules génériques et princeps. En effet, « environ 50 % de la rémunération du médicament provient du générique quand ce dernier ne représente que 30 % du chiffre d'affaires. Le générique doit pour autant rester incitatif pour le pharmacien ».
Une nouvelle mission pour l'Igas
Marisol Touraine s'est par ailleurs montrée « réceptive » à la refonte du diplôme de préparateur, ce qui laisse penser à la FSPF que « ce dossier devrait pouvoir avancer ». D'autres sujets ont bien sur été évoqués à l'occasion de cet entretien d'une heure et demie, parmi lesquels la régulation du réseau officinal. Les inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (Igas) ont ainsi reçu pour mission, par un courrier signé des ministres des Finances et de la Santé ainsi que du secrétariat d'État au Budget le 22 janvier dernier, de se pencher sur les « difficultés rencontrées par les officines, qui contraignent l'exercice en zone rurale ou déficitaire et freinent les projets de regroupements » et de recenser et d'évaluer « les mesures actuellement en place pour y répondre ». La mission est également appelée à « formuler toute proposition pour rendre la gestion du maillage plus dynamique » et devra remettre ses « conclusions et recommandations avant la fin du mois d'avril ».
De nouveaux et importants chantiers. Et autant de perspectives pour l'avenir du réseau officinal.