« Comme elle le fait chaque année depuis 1946 », la Cour des comptes a présenté mercredi 7 février son rapport public annuel. Le cru 2018 propose notamment une radiographie de la politique vaccinale française : si les sages saluent l'extension des obligations vaccinales chez l'enfant, ils estiment que cette mesure « ne suffira pas à elle seule à restaurer durablement la confiance et l'adhésion » et enjoignent le gouvernement à « mobiliser les différents professionnels de santé pour en faire des relais de la politique vaccinale ». À cet égard, ils saluent là encore le « début de dynamique prometteuse » que représente l'expérimentation de la vaccination antigrippale à l'officine mais regrettent que cet « élargissement des compétences en matière de vaccination » soit « encore très limité et en retrait par rapport aux dispositifs mis en place dans d'autres pays », citant une étude publiée en 2016 par la Fédération internationale pharmaceutique et selon laquelle « les pharmaciens d'officine administrent des vaccins dans près de 30 % des pays ».
Bercy temporise
Alors qu'en septembre dernier la Cour des comptes constatait que la moitié des officines étaient en surnombre, elle recommande donc aujourd’hui d'élargir, sans donner plus de précisions (à d'autres patients ? d'autres pathologies ?), la possibilité donnée aux pharmaciens et aux infirmiers de réaliser des vaccinations. Ce à quoi le directeur général de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, se montre favorable dans sa réponse à la Cour : cette expérimentation « pourrait, en cas d'évaluation positive, conduire à ouvrir plus largement les compétences en matière de vaccination à d'autres professionnels de santé ». Gérald Darmanin, en sa qualité de ministre de l'Action et des Comptes publics, se veut, lui, plus mesuré : « Il est indispensable qu'un bilan soit réalisé avant d'étudier son extension. » La saison 1 de l'expérimentation touchant bientôt à sa fin en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, la profession pourrait être rapidement fixée.