Saisie par le ministère de la Santé, l'Académie de pharmacie a adopté en décembre dernier un rapport sur l'« observance des traitements médicamenteux en France » qu'elle a publié mardi 9 février. En guise de conclusion, elle recommande de « renforcer le rôle de “sentinelle” des officinaux dans le suivi des maladies chroniques », notamment en désignant « un pharmacien référent au sein de l'équipe pour un malade donné, l'identification de ce pharmacien référent étant connue de l'ensemble de l'équipe », en transmettant « une “lettre pharmaceutique” aux professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du patient » et en développant des entretiens pharmaceutiques qui permettraient « de dépister une non-observance et de l'analyser dans le but de faciliter la reprise d'une adhésion thérapeutique ».
L'Académie appelle les pouvoirs publics à « instituer » cet « entretien d'adhésion [...] destiné à l'évaluation des facteurs conditionnant l'adhésion ou non d'un patient à son traitement, à une intervention éducative adaptée visant à [la] promouvoir [...], à une aide à l'organisation pratique pour [l'observance] du traitement et à un partage avec le médecin traitant et les autres professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du patient ». Elle suggère par ailleurs d'enrichir la formation initiale en sciences sociales, « et que soit mis l'accent sur les déterminants de l'adhésion thérapeutique d'une part et les techniques d'accompagnement motivationnel d'autre part », et de prévoir « des modules de formation spécifiques sur la conciliation médicamenteuse ».
Les industriels ne sont pas oubliés, qui sont engagés « à mettre sur le marché des dosages faibles plus adaptés » aux besoins des personnes âgées, « notamment pour les anticoagulants et les benzodiazépines, à améliorer la formulation galénique chaque fois que possible [...] et à faire apparaître systématiquement le terme “sécable” sur les conditionnements vendus en France ». Des idées à suivre !