Tout juste adopté en première lecture au Sénat, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018 s'est vu enrichi au cours des débats d'un amendement porté notamment par trois sénateurs pharmaciens : il permettrait aux pharmaciens biologistes de ville de consulter et d'alimenter le dossier pharmaceutique (DP), à l'instar aujourd'hui des pharmaciens exerçant dans une pharmacie à usage intérieur. Gérard Dériot (Les Républicains) a expliqué à la chambre haute du Parlement que « les traitements pris par les patients peuvent influencer les résultats des examens de biologie médicale [...]. Par exemple, lorsqu'un patient traité [par] antivitamines K, des anticoagulants, vient tester son INR, ou International Normalized Ratio, le biologiste a besoin de savoir quel médicament et quel dosage lui ont été prescrits. Il doit en effet, le cas échéant, alerter le patient et le prescripteur [...] ».
Trop tôt pour se réjouir ?
Pour le sénateur, « certains médicaments interfèrent [en outre] avec les méthodes de dosage en biologie médicale » comme « la biotine ». Enfin, « les médecins biologistes des établissements de santé ont accès à ces données, à l'inverse des pharmaciens biologistes de ces mêmes établissements [...]. Il est donc indispensable qu'ils l'obtiennent également ». Des arguments qui ont convaincu le gouvernement d'accorder un avis favorable à l'amendement, lequel a donc été adopté. La nouvelle présidente de l'Ordre des pharmaciens Carine Wolf-Thal s'est réjouie de la nouvelle lors de la 30e Journée de l'Ordre organisée lundi 20 novembre. Toutefois, le rapporteur de la commission des affaires sociales pour l'assurance maladie a prévenu que cette évolution n'avait peut-être pas sa place dans un PLFSS.