Saisie fin août par le ministère de la Santé après la parution d'une tribune signée par plus d'une centaine de professionnels de santé, la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) ne se prononcera finalement pas en février sur les conditions de remboursement de l'homéopathie. Son examen est repoussé de plusieurs semaines, en raison notamment de l'attente de la publication d'un décret définissant les « règles de prise en charge par l'Assurance maladie des médicament homéopathiques » prévu dans l'article 42 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019. Il précisera « notamment la procédure et les modalités d'évaluation ou de réévaluation de ces médicaments ».
Les académiciens sabre au clair
L'autre explication avancée par la HAS concerne l'ampleur de la tâche à accomplir. Selon elle, « c'est un travail immense d'évaluer l'homéopathie et son maintien au remboursement », essentiellement en raison de l'existence de plus d'un millier de souches, et l'institution indépendante entend « faire [ce travail] avec la plus grande rigueur et une ouverture la plus grande possible, pour ne pas passer à côté d’éléments qu’on pourrait lui reprocher de ne pas prendre en compte ». Alors qu'elle affirme faire au mieux « pour aboutir au plus près du délai affiché dans la saisine de la ministre », la HAS ne saurait non plus ignorer la pression supplémentaire que viennent de mettre 131 membres des Académies des sciences, de médecine et de pharmacie en publiant, le 4 décembre dans L'Express, une tribune dans laquelle ils estiment que « le débat autour de l'efficacité de l'homéopathie qui perdure dans l'opinion publique n'a pas lieu d'être dans la communauté scientifique » et contestent « son remboursement par la collectivité nationale ». Le printemps s'annonce d'ores et déjà très chaud.