On se souvient que le sénateur Alain Milon (Les Républicains, Yvelines), président de la commission des affaires sociales, avait eu la dent dure avec les pharmaciens suite aux révélations de l'affaire Lactalis, déclarant notamment qu'il était « inadmissible » que des « professionnels de santé habitués à recevoir des alertes » aient pu continuer à commercialiser des produits « probablement contaminés ». Au bout d'un cycle d'auditions menées en janvier et février dernier sous sa direction, les sénateurs ont rendu leur verdict quant aux « nécessaires évolutions à apporter aux pratiques ». Et les pharmaciens sont finalement relativement épargnés par leurs préconisations, au nombre de 17. Certaines les raviront même, comme la possibilité de « faire figurer sur une liste unique l’intégralité des informations relatives aux produits d’alimentation faisant l’objet d’une procédure de rappel » ou la « mise en place une procédure standardisée d’alerte sanitaire ».
Aller simple vers la qualité
Une de ces préconisations les concerne directement : « la qualité de l’organisation et des procédures internes pourrait faire l’objet d’une certification ad hoc à partir d’un référentiel reprenant les spécifications de ce guide ou des spécifications particulières, notamment s'agissant des officines de pharmacie ». Cette proposition faite par la présidente de l'Ordre des pharmaciens en février dernier devant les sénateurs n'est donc pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Et elle n'est pas restée sans suites au sein de la profession puisque ses représentants (syndicats, groupements, Ordre, étudiants) se sont réunis le 4 avril dernier pour lancer des travaux sur la qualité à l'officine.