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L'Igas prône l'ouverture de chaînes de pharmacies

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) propose notamment de « libérer le pharmacien » de sa fonction d'acheteur. Cela va faire du bruit.

Les chaînes sont majoritaires en Europe, selon l'Igas (ici, une pharmacie nord-américaine).

 

Comme à son habitude, l'Igas détonne. Dans un rapport paru le 14 avril dernier mais datant de 2014 et intitulé La distribution en gros du médicament en ville, les auteurs Gaëlle Turan-Pelletier et Hayet Zeggar avancent quelques propositions iconoclastes sur la pharmacie d'officine. Partant par exemple du principe que « l'activité d'achat du pharmacien limite nécessairement le temps que le professionnel peut consacrer au patient alors que la mise en place d'entretiens pharmaceutiques impose une plus grande présence du pharmacien » et que « leur formation initiale ne les prépare pas à ce rôle », le document avance que « pour ses achats en vente directe, le pharmacien aurait tout intérêt à [les] confier à son groupement ou à sa société de regroupement à l'achat (SRA) ». Jusqu'ici rien que de très normal. Mais les inspecteurs de l'Igas ne s'arrêtent pas là : « La constitution de chaînes de pharmacies serait l'aboutissement de cette logique. En effet, les achats pourraient alors être centralisés [...]. L'ensemble de ces évolutions pourrait contribuer à recentrer le pharmacien sur ses missions de santé publique d'autant que les pharmaciens vont être en première ligne des nouveaux défis liés au grand âge ». Un pavé dans la mare des syndicats de pharmaciens, historiquement opposés à toute ouverture du capital hors profession. La recommandation n° 15 du rapport met néanmoins un peu d'huile dans les rouages en proposant simplement d'ouvrir « la discussion avec les syndicats sur la meilleure manière de professionnaliser les fonctions approvisionnement/achat ». Autre point d'achoppement : la rétrocession entre officines. Pour la mission, « cette pratique illégale rompt la traçabilité du médicament », écartant donc d'un geste la légalisation de cette pratique, il est vrai également rejetée par l'Ordre, l'Académie de pharmacie et les autorités sanitaires. L'Igas a souhaité « présenter l'ensemble des hypothèses, parfois les plus radicales, pour lancer une réflexion ». De ce point de vue, c'est mission accomplie.

 

Par Laurent Simon

17 Avril 2015

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