À compter de juin prochain, la prescription de valproate de sodium, quelle que soit son indication (épilepsie ou troubles bipolaires), sera contre-indiquée chez les femmes en âge de procréer « sauf si toutes les conditions du plan de prévention de la grossesse sont respectées », à savoir l’information de la patiente, la réévaluation annuelle de l’intérêt du traitement, l'utilisation conseillée de tests de grossesse, la prise d’au moins une contraception efficace et la signature annuelle de l’accord de soins. La contre-indication devient même absolue en cas de grossesse, « sauf dans des situations exceptionnelles d’épilepsie résistante aux autres traitements ».
Protection maximale
Les conditions de prescription et de délivrance du valproate ont été considérablement durcies depuis 2015 en France mais ces nouvelles règles n'étaient pas toujours respectées par les professionnels de santé, médecins et pharmaciens en tête. Rappelons que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait déjà, en juillet 2017, contre-indiqué la prescription de Dépamide, Depakote et leurs génériques aux femmes enceintes ou susceptibles de le devenir. C'est l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui a demandé le 7 juin dernier ce tour de vis sur le valproate. Et le pictogramme « VALPROATE + GROSSESSE = INTERDIT » – actuellement c'est un pictogramme « VALPROATE + GROSSESSE = DANGER » qui apparaît sur les boîtes de Dépakine et ses génériques – sera étendue à toutes les spécialités contenant du valproate, y compris donc celles prescrites dans l'épilepsie. De plus, « la "carte patiente", actuellement remise par le médecin ou le pharmacien, sera intégrée aux boîtes », indique l'ANSM. Reste maintenant à s'assurer que vos patientes traitées par valproate sont bien intégrées au plan de prévention de la grossesse et, qu'en cas de souhait de grossesse, elles soient redirigées vers leur spécialiste pour changer de traitement.