Elle a été rendue publique le 11 janvier et c'est peu dire qu'elle était attendue. La lettre de cadrage posant les bases de la renégociation de la convention pharmaceutique pour la période 2017-2022 – déjà quatre séances fixées à compter du 22 février prochain – contient trois grands axes... mais pas d'engagement financier. Ce qui n'est pas réellement une surprise dans la mesure où le temps des arbitrages financiers n'est pas encore venu pour l'Assurance maladie. « La lettre de cadrage est classique et conforme et précise un nombre d'éléments portés à la discussion conventionnelle. Elle ne contient jamais de quantification en euros », a précisé Philippe Gaertner, président de la FSPF. Le document pose néanmoins quelques jalons en reconnaissant notamment qu'il convient encore « d'atténuer cette sensibilité de la rémunération des pharmaciens aux baisses de prix » tout en ménageant les effets des changements apportés à la rémunération sur certaines officines. Il reconduit également la rémunération sur objectifs de santé publique telle qu'elle avait été introduite en 2012, tout en insistant sur le rôle d'accompagnement de la profession. La lettre propose aussi – et c'est plus nouveau – d'aider de manière « ciblée » certaines officines indispensables dans les territoires sous-denses. Une reconnaissance des déserts pharmaceutiques tant craints par la profession.
Bientôt à la table des négos
Les propositions de la FSPF, issues de la plate-forme commune aux syndicats, sont elles aussi sur la table et permettraient au réseau officinal d'atteindre un financement de 1,2 milliard d'euros. Cette somme se décomposant en un peu plus de 700 millions d'euros supplémentaires pour suivre la progression de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) et 500 millions destinés à compenser les baisses de prix. Forte de la lettre de cadrage, la FSPF a pour le moment écarté sa participation au mouvement de grève lancé par l'Uspo : « nous ne nous interdisons pas d'avoir recours à des grèves mais nous n'utiliserons pas cette cartouche pour le moment », a précisé Philippe Gaertner. Le compte à rebours est en tout cas entamé : tout devra être bouclé pour le 6 avril prochain, faute de quoi le gouvernement pourrait avoir recours à un règlement arbitral. Tic, tac...