Qu’est-ce qui a motivé la FSPF à mener cette campagne ?
Notre objectif est de valoriser la profession de préparateur en pharmacie auprès du public qui franchit chaque jour la porte des officines, et en particulier des jeunes. J’invite donc tous mes confrères à apposer cette affiche qui donnera ainsi de la visibilité à notre branche et montrera notre capacité à former et insérer des personnes dans la vie active. L’idée est qu’elle soulève des questionnements sur la profession de préparateur en pharmacie, sur son rôle et sur la formation nécessaire. La période est bonne pour le lancement de cette campagne car de nombreux lycéens s’interrogent actuellement sur leur orientation après le bac. Environ 7 000 apprentis sont actuellement en formation dans nos officines et nous pouvons en absorber facilement 3 000 ou 4 000 de plus pour satisfaire les besoins de renouvellement et étoffer les équipes. Cette campagne survient également à un moment où la profession de préparateur est en pleine transformation, aussi bien en ce qui concerne la formation des futurs diplômés que des nouvelles missions qui leur sont confiées.
Quels sont les atouts du métier de préparateur en pharmacie ?
Ils sont extrêmement nombreux. Premièrement, il s’agit d’une formation en apprentissage avec une rémunération non négligeable par rapport à d’autres secteurs : elle se situe largement au-dessus de ce qui est prévu par le Code du travail. Deuxièmement, ce métier a énormément évolué ces dernières années et sa mutation va se poursuivre avec de nouvelles perspectives à la fois professionnelles et de formation. Troisième point, et pas des moindres, cette profession permet facilement de trouver un emploi, partout en France, y compris dans les territoires et départements d’outre-mer. De plus, la plupart des diplômés décrochent immédiatement un CDI.
Où en est l’évolution de la formation ?
Actuellement, deux voies coexistent. La moitié des jeunes en formation prépare un Diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques (DEUST), tandis que l’autre moitié est encore inscrite dans la filière Brevet professionnel (BP) classique. Comme les autres professions paramédicales, l’universitarisation de la formation est en marche. Cela peut séduire un nouveau public, d’autant que ce cursus offre désormais la possibilité d’accéder à des passerelles permettant de poursuivre vers d’autres formations universitaires, mais aussi de compléter sa formation initiale avec des certificats de qualification professionnelle en dermocosmétique ou de maintien à domicile et, in fine, d’obtenir un niveau Licence. En fait, notre objectif à la Fédération est de continuer à améliorer la formation des préparateurs afin qu’ils puissent aider les pharmacies à mieux accomplir certaines nouvelles missions. Bien sûr, il y a notre mission de tous les jours qui est la dispensation de médicaments et pour laquelle ils ont déjà un rôle essentiel. Mais cela permettra d’avoir dans les officines des préparateurs qui viendront assister le titulaire ou les adjoints dans des missions de santé publique et qui permettront à toutes les pharmacies de les développer.
À quelles évolutions de carrière les préparateurs peuvent-ils s’attendre ?
Le nouveau diplôme leur offrira la possibilité de s’investir dans des missions, tels que la réalisation de tests de dépistage, la vaccination, ou encore le suivi et l’accompagnement de patients. Certaines de ces tâches leur sont actuellement accordées dans le cadre du dispositif de l’état d’urgence sanitaire. Mais avec l’évolution des études, elles pourraient être pérennisées. Avec la crise sanitaire, les préparateurs ont vu leurs prérogatives extrêmement changer, se diversifier, que ce soit dans le dépistage ou l’administration des vaccins anti-Covid et antigrippaux. Ce sont des évolutions que personne n’aurait imaginées pour cette profession il y a quelques années. Le métier de préparateur est actuellement à un tournant avec un alignement des planètes que l’on attendait depuis 20 ans. Cela représente une opportunité pour des jeunes d’entrer dans le monde de la santé sans vouloir faire de très longues études tout en ayant, une fois son diplôme en poche, des activités et des responsabilités intéressantes dans une petite entreprise.