Le constat de Test-Achats est sans appel : selon l'association belge de défense des consommateurs, l'efficacité et/ou la sûreté de 742 médicaments (soumis ou non à prescription médicale) présents sur le marché belge est « hautement sujette à caution ». Elle déconseille également l'usage de 139 traitements, qui, selon elle, devraient carrément « être retirés du marché ». En l'occurence, plusieurs de ces spécialités ne sont pas l'apanage du marché belge puisqu'elles sont aussi vendues dans les officines françaises. À titre d'exemple, on peut citer l'analgésique Zaldiar, l'antibiotique Norfloxacine, la solution auriculaire Polydexa ou encore l'antidépresseur Valdoxan.
Quatre classifications
Déjà en 2014, l'équipe de pharmaciens et médecins de l'association avait évalué, « sur la base de sources scientifiques », puis recensé dans une banque de données l'utilité de 4 000 médicaments sur les 7 250 que compte la pharmacopée belge ; 2 500 autres ont été cette fois-ci ajoutés. Ils sont classés en quatre catégories : « utile » (54 % des médicaments évalués), « usage limité » (32 %) – ces deux premières catégories recensent les médicaments efficaces et suffisamment sûrs –, « utilité contestable » (11 %) et « déconseillé » (2 %). En se penchant sur les seuls médicaments OTC (au nombre de 1 070), la proportion des produits recensés dans les catégories « utilité contestable » et « déconseillé » grimpe encore, pour atteindre respectivement 33 % et 7 %. « Il y a, selon nous, encore pas mal de médicaments qui ne méritent pas leur place en rayon », conclut, sévère, l'association.