En 2014, la proportion des pharmaciens qui disent ne pas recommander à un jeune d'exercer leur profession s'élève à 67 %. Pour l'ensemble des professionnels de santé libéraux, ce pourcentage atteint 53 %, alors qu'il était de seulement 29 % en 2011. Les résultats de l'Observatoire CMV Médiforce 2015 ont de quoi faire réfléchir : les professionnels de santé accordent, dans leur ensemble, la note plutôt basse de 3,9 sur 10 à la situation de leur profession dans les années à venir. Ils sont de plus en plus nombreux à exprimer leur préférence pour des modes d'exercice moins solitaires. Les pharmaciens, tout comme les vétérinaires et les chirurgiens-dentistes, sont les professions qui se sentent les plus pénalisées par les évolutions récentes que sont la concurrence de sites internet ou l'émergence du low-cost. Concernant la propriété du capital, 9 praticiens sur 10 sont contre l'ouverture des sociétés d'exercice libéral (SEL) à des investisseurs non professionnels. Les pharmaciens sont évidemment ceux qui manifestent la plus forte opposition à cette possibilité, puisqu'ils sont à 96 % contre. Autre mesure rejetée par les libéraux : la fin du monopole sur l'OTC rencontre l'opposition des trois-quarts des professionnels interrogés ! Seule l'éventualité d'élargir les prérogatives des infirmiers et des opticiens en matière de prescription médicale recueille les faveurs de la majorité du panel, avec 72 % pour les pharmaciens.