« La comédie a assez duré ! » C'est en ces termes qu'Isabelle Adenot, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, s'emporte contre le « récent article » au titre « accrocheur » d'un quotidien qu'elle se garde d'ailleurs de nommer. L'Humanité, qui titrait en Une de son édition des 15, 16 et 17 mai derniers « Un nouveau racket sur le dos des malades » (à lire prochainement dans Le Pharmacien de France n° 1271, juin 2015), est toutefois aisément reconnaissable et directement visé par la diatribe publiée sur le site de l'Ordre.
Soucieux d'« assurer la défense de l'honneur de la profession », l'Ordre « ne peut laisser passer une affirmation aussi fausse que calomnieuse », fustige sa représentante. « Faire passer les pharmaciens pour des professionnels qui "extorquent l'argent [des malades]" [...], définition du mot racket, est intolérable », dénonce Isabelle Adenot, qui rappelle que « la déontologie [des pharmaciens] est destinée à protéger les patients ». Ce qui n'empêche pas la présidente de l'Ordre de souligner qu'il n'est ni de sa mission, ni de sa compétence de prendre parti pour ou contre la réforme du mode de rémunération ciblée par l'article de L'Humanité.
Isabelle Adenot s'attaque également avec virulence aux médias qui « doivent donner dans le sensationnel, c'est devenu la règle [...]. Rien de tel pour déformer l'information ». Et de critiquer un « débat caricaturé, pollué par la volonté délibérée de biaiser les arguments pour atteindre des objectifs idéologiques prédéfinis, [qui] ne fait pas honneur aux professionnels soucieux de se donner comme objectif ambitieux d'expliquer au public les grandes mutations actuelles ».