Si l'on sait que le paracétamol est en tête de la consommation d'antalgiques en France, non seulement l'étude de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) parue mercredi 7 mars dans le British Journal of Clinical Pharmacology le confirme – le paracétamol représente 64 % du marché en 2015, devant le Danemark, le Royaume-Uni et l'Espagne – mais elle montre également que cette consommation a progressé de 53 % entre 2006 et 2015. La formulation à 1000 mg est en outre passée devant celle à 500 mg depuis 2008. L'ANSM attribue cette progression à un probable report à la suite du retrait des spécialités à base de dextropropoxyphène. Si la vente libre du paracétamol y contribue aussi, environ 84 % des ventes se font sur prescription.
L'oxycodone aussi
La consommation d'aspirine a en revanche été divisée par deux sur les dix années de l'étude, celle de l'ibuprofène et des autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est restée stable. Derrière le dextropropoxyphène, le plus consommé des opioïdes faibles jusqu'à son retrait du marché (en mars 2011), les ventes de tramadol et de codéine ont respectivement progressé de 62 et 42 %. Enfin, pour les opioïdes forts, la morphine orale reste la plus consommée mais l'usage d'oxycodone a explosé : + 613 %. La consommation de fentanyl a, elle aussi, augmenté : de 72 % pour la forme transdermique à 263 % pour la forme transmuqueuse. Les auteurs de l'étude s'inquiètent d'une consommation aussi répandue d'analgésiques ; leur étude soulève « à la fois des abus et mésusages mais aussi une addiction aux opioïdes ».