L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient d'annoncer qu'à partir du 15 avril 2020, les ordonnances pour les spécialités contenant du tramadol ne pourront excéder trois mois, au lieu d'un an actuellement. En cas de besoin de renouvellement, le patient devra donc reconsulter son médecin. Cette nouvelle disposition devrait permettre une prise en charge plus adaptée de la douleur, mais aussi une réduction du risque de basculement dans le mésusage. En effet, selon une étude de 2018 menée par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), le tramadol est le premier antalgique opioïde impliqué dans « les usages problématiques », à la fois chez les usagers de drogue mais également dans la population générale. Selon l'étude, ils se manifestent notamment par « une dépendance avec des signes de sevrage survenant même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période, entraînant une prise persistante par des patients qui ne présentent plus de douleur ».
Vigilance toujours
En complément de cette restriction de durée de prescription, l'ANSM incite les professionnels de santé à demeurer vigilants lors des prescriptions et délivrances de spécialités contenant du tramadol. Cette molécule, qui expose à des risques de convulsions, doit bien sûr être délivrée dans les plus petits conditionnements possibles. Pour éviter un syndrome de sevrage, sa posologie doit être diminuée progressivement avant l'arrêt. Et, pour mémoire, cet opioïde ne doit pas être prescrit dans le traitement de la migraine mais réservé à la prise en charge des douleurs modérées à intenses, sur une durée la plus courte possible.