Avec 181 pharmacies ayant baissé le rideau en 2015, la barre symbolique d'une pharmacie qui ferme tous les deux jours a été franchie l'année dernière. Entre 2005 et 2015, l'Hexagone a donc perdu 1 000 officines, selon les chiffres présentés jeudi 19 mai par l'Ordre des pharmaciens. Le pire n'est pas toujours à craindre : une grande majorité de ces fermetures ont eu lieu suite à des cessions de clientèle (27 %), des restitutions de licence (43 %) ou des regroupements (21 %). Les liquidations judiciaires ne représentent « que » 9 % des cas. Les patients peuvent donc se rassurer pour le moment : malgré la diminution de pas de porte, le maillage officinal n'est pas mité pour autant. En effet, la France compte toujours une pharmacie pour 2 977 habitants et 35 % des officines se situent dans des communes de moins de 5 000 habitants. Les seuls « trous » détectés l'ont été au premier semestre 2015 dans trois villages : Ceilhes-et-Rocozels (Hérault), Saint-Pardoux (Puy-de-Dôme) et Le Praz de Lys-Taninges (Haute-Savoie).
Le péril jeune
De plus, à entendre Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre des pharmaciens, les fermetures ne touchent pas que des petites officines, puisque seule un tiers avait un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 euros. En fait, la seule inquiétude que soulève cette livraison annuelle des chiffres de l'Ordre est déjà connue : en 2021, la profession comptera presque quatre fois plus de titulaires et d'adjoints de plus de 65 ans (1 879) qu'aujourd'hui (597). Il va falloir cravacher dans l'intervalle pour attirer à nouveau les étudiants en filière officine, faute de quoi les pharmaciens seront plus nombreux dans les caisses de retraite que derrière les comptoirs dans les années à venir.