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Helicobacter fait de la résistance

La fâcheuse propension d’Helicobacter pylori à résister aux antibiotiques pourrait-elle être contrecarrée par le recours à des tests moléculaires ?

Par Laurent Simon

Si les in­hi­bi­teurs de pompe à pro­tons (IPP), dont l’omé­pra­zole ou le pan­to­pra­zole, sont tou­jours au cœur de la lutte contre He­li­co­bac­ter py­lori, les choses évo­luent. Cette bac­té­rie, res­pon­sable à elle seule de 7 ul­cères sur 10 mais aussi for­te­ment soup­çon­née d’être im­pli­quée dans les dys­pep­sies ou les re­flux gas­tro-œso­pha­giens, connaît en ef­fet une ré­sis­tance crois­sante aux an­ti­bio­tiques uti­li­sés (amoxi­cil­line, cla­ri­thro­my­cine, mé­tro­ni­da­zole…) dans les thé­ra­pies clas­siques.

Dé­pis­tage gé­né­tique

À tel point que la ré­sis­tance aux trai­te­ments par cla­ri­thro­my­cine at­teint 21 % en France. Or « l’étude de la sen­si­bi­lité aux an­ti­bio­tiques est re­com­man­dée chaque fois que pos­sible, et par­ti­cu­liè­re­ment après échec d’un trai­te­ment d’éra­di­ca­tion. L’am­pli­fi­ca­tion gé­nique est une al­ter­na­tive à la culture avec an­ti­bio­gramme. Cette tech­nique doit être dé­ve­lop­pée », pré­cisent les re­com­man­da­tions sur le su­jet da­tant de 2012. Ré­sul­tat en main, les pra­ti­ciens pour­raient alors choi­sir en connais­sance de cause le meilleur trai­te­ment. Ce fa­meux test d’am­pli­fi­ca­tion gé­nique – il s’agit d’He­li­coDR – est une al­ter­na­tive à l’an­ti­bio­gramme. Ses dé­fauts sont connus : son prix, une cen­taine d’eu­ros par test en 2012, mais aussi les « pos­si­bi­li­tés de conta­mi­na­tion [ou le] faible ap­port pra­tique de la dé­ter­mi­na­tion des ré­sis­tances aux qui­no­lones », ana­lyse le Groupe d’études fran­çais des He­li­co­bac­ter (GEFH). Ce der­nier a d’ailleurs lancé en 2014 une étude bap­ti­sée Hé­PySé pour com­pa­rer en pra­tique le trai­te­ment pro­ba­bi­liste (IPP-amoxi­cil­line puis IPP-cla­ri­thro­my­cine-mé­tro­ni­da­zole) à un pro­to­cole com­pre­nant soit He­li­coDR, soit une qua­dri­thé­ra­pie bis­mu­thée. Cette der­nière op­tion, bap­ti­sée Py­lera, est dis­po­nible dans les of­fi­cines de­puis 2013. Ses ventes ont dou­blé entre 2013 et 2014 et elle est sou­vent di­rec­te­ment uti­li­sée en pre­mière ligne par les pra­ti­ciens. Reste à sa­voir si c’est tou­jours la meilleure op­tion ! 

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