Quels sont les principaux faits qui ont marqué le dialogue social conventionnel cette année ?
Un dialogue social dense et constructif a été maintenu au printemps, pendant la première vague de la crise sanitaire, afin de mettre en place un dispositif exceptionnel de protection des 120 000 salariés de la branche. Deux accords majeurs ont été conclus. L’un sur la prévoyance et les frais de santé pour les salariés placés en activité partielle, l’autre sur l’utilisation des réserves de la branche détenues par l’organisme assureur Klesia. Le sort de ces réserves avait profondément fracturé le dialogue social depuis plusieurs années. La résolution de ce litige, avec l’abandon des procédures et la signature d’un protocole d’accord, constitue un point marquant qui permettra de fonctionner plus sereinement. La simplification de la collecte des fonds HDS et FNDP en est un effet collatéral positif.
Où en sont les dossiers portant sur la classification des emplois et la mise à jour de la convention collective ?
Le toilettage de la convention collective est presque achevé. Notre démarche était de simplifier sa lecture, donc son utilisation, et d’opérer une mise à jour à droit constant. Certains points ont été éclaircis, notamment la distinction entre pratique professionnelle et ancienneté pour calculer le passage d’un coefficient à celui supérieur. S’agissant du dossier « classification des emplois », la FSPF propose d’introduire en faveur des adjoints un nouveau coefficient 450 accessible avec une progression automatique afin de valoriser le début de carrière. Au-dessus du coefficient 500, nous souhaitons maintenir le système actuel, sans évolution automatique, pour laisser le contrôle à chaque entreprise. Si la convention collective fixe bien un minimum, elle ne doit cependant pas instaurer des règles trop contraignantes qui entraîneraient un surcroît de charges pour les officines.
En 2021, quelles seront vos priorités ?
Nous souhaitons trouver un mécanisme afin que les accords conventionnels sur les salaires deviennent applicables à toutes les entreprises lors de leur extension, ce qui mettrait fin au système actuel qui pénalise les pharmacies syndiquées puisqu’elles sont tenues de répercuter les augmentations salariales dès signature des accords. Enfin, la rénovation du diplôme de préparateur en pharmacie est un sujet majeur. Les expérimentations qui démarreront à la rentrée 2021 devraient aboutir à terme à une formation de niveau Bac+3, selon un « schéma licence », avec des passerelles pour rejoindre le cursus d’études de pharmacie. L’actuel référentiel date de 1997. Plus qu’une évolution, il s’agit d’une révolution afin de l’adapter aux nouvelles missions. Nos équipes n’ont cessé de prouver, depuis le début de la crise que nous traversons, leur capacité à s’adapter. Faisons monter nos préparateurs à un niveau universitaire et développons de nouvelles compétences pour leur proposer un métier plus attractif.