Après avoir été interdit de publicité jusqu’en 1987, le préservatif est devenu, dans les années qui ont suivi, l’alpha et l’oméga de la prévention sanitaire, en particulier dans les contaminations au VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST) : chlamydia, syphilis… Un dogme pourtant remis en cause aujourd’hui. L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) rappelle ainsi dans un rapport de 2017, qui prônait justement le développement de la prophylaxie préexposition dans le cas du VIH, que « loin d’avoir une efficacité de 100 %, le préservatif n’atteint dans ce domaine que des taux de 80 % chez les hétérosexuels et 70 % chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ». Une division environ par cinq tout de même du risque de contamination, constatée chez des couples HIV+/HIV– ayant des rapports répétés. Et encore, comme le souligne la Haute Autorité de santé (HAS) dans la fiche de transparence du préservatif Eden, ces chiffres ne valent que si les préservatifs sont utilisés de manière « correcte et systématique ». Les taux d’efficacité diminuent encore pour les autres IST : 30 % pour la syphilis ou l’herpès génital, environ 60 % pour les chlamydiæ, les gonococcies et les trichomonas.
Une prévention parmi d’autres
En tant que contraceptif, les chiffres sont tout de même meilleurs : 85 % d’efficacité pratique, contre 98 % en théorie. Il ne faut pas en conclure que, dans le cas du VIH, le risque de contamination est de 20 %, comme le laisse entendre certains activistes. Pour un rapport ponctuel avec un préservatif bien utilisé, il est en réalité infinitésimal puisque, même sans capote, la probabilité de transmission est de 1 pour 1 000 lorsque c’est la femme qui contamine l’homme, le double en sens inverse. Si le préservatif reste incontournable, il doit donc être combiné à d’autres préventions.
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