Les pharmaciens réalisent de nombreuses actions d’intérêt général à titre gracieux, notamment dans le domaine de la prévention. En première ligne dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19, les officinaux ont aussi répondu présent pour fournir des masques de protection aux professionnels de santé ou assurer la continuité des traitements des patients, sans aucune rémunération particulière. Nous l’avons fait, pro bono, c’était notre devoir. La crise sanitaire n’est pas terminée et les pharmaciens continuent de tenir leurs postes. Leur engagement est reconnu et les pouvoirs publics envisagent même d’élargir leurs compétences, notamment en matière de vaccination, comme les représentants de la HAS et du ministère de la Santé l’ont indiqué à l’occasion des Amphis de l’officine organisés par la FSPF. Aussi, nous ne comprenons pas pourquoi l’État veut nous sanctionner si durement financièrement. La révision à la baisse du montant des honoraires complexes va coûter 60 millions d’euros au réseau officinal ; la non prise en compte du déremboursement de l’homéopathie va entraîner une diminution de notre rémunération réglementée de 120 millions d’euros ; la réduction des délais d’écoulement de stock de 30 à 18 jours aura un impact de 45 millions d’euros. Avec les baisses de prix qui vont se traduire par un manque à gagner de 60 millions d’euros, la perte pour les officines va s’élever à 230 millions d’euros cette année.
« Nous ne comprenons
pas pourquoi l'État
veut nous sanctionner
si durement
financièrement. »
Cela représente pour les 30 000 titulaires et les 120 000 salariés de l’officine une baisse de revenu de 130 euros (ou 70 euros net) par mois alors que, dans le même temps, d’autres secteurs de la santé ont été revalorisés. Nous n’attendions pas de récompense pour notre combat contre la Covid-19, mais aujourd’hui, la pilule est amère et nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour nous opposer à ces mesures. Politiques d’abord, mais aussi juridiques. Nous venons d’ailleurs de remporter une victoire face au CEPS en ce qui concerne les grands conditionnements. Nous avons également engagé une procédure pour annuler l’avenant n° 19 qui prévoit la diminution des honoraires complexes. Nous ne sommes pas seuls à nous y opposer puisque l’UNPF nous a rejoint dans ce combat, ouvrant la voie à l’unité syndicale que je prône depuis mon élection à la présidence de la FSPF. Enfin, s’il le faut, nous mènerons des actions syndicales pour être entendus. Le conseil d’administration de la FSPF l’a demandé à l’unanimité. Nous ne nous laisserons pas faire.