La vaccination à l’officine est d’ores et déjà un succès populaire. J’en veux pour preuve les patients qui sont venus à mon comptoir et à celui de nombreux confrères dans tout l’Hexagone pour pouvoir bénéficier de l’injection du vaccin antigrippal directement à leur officine, malgré le fait que l’expérimentation n’a lieu pour l’instant que dans deux régions, pour mémoire Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Vous me voyez venir : je précise « pour l’instant » parce que les pharmaciens ne vont pas en rester là. Devant l’indubitable succès de cette première phase, il est maintenant impératif de passer à la vitesse supérieure, voire à deux vitesses au-dessus.
Je m’explique : nous demandons l’extension de l’expérimentation, et ce dès la prochaine saison vaccinale, à deux régions supplémentaires, comme le prévoient déjà les textes. Nous demandons aussi à ce que les pharmaciens puissent vacciner tous les patients qui auraient déjà eu une injection antigrippale, sans nécessairement se limiter aux porteurs de « bons bleus » de l’Assurance maladie.
L’intérêt de santé publique doit primer sur toutes les autres considérations : en vaccinant des personnes bien portantes dans l’entourage des patients fragiles, ce sont ces mêmes patients que nous protégerons. Comprenez-moi bien, nous ne voulons nous substituer à aucun professionnel de santé quel qu’il soit mais bien travailler en synergie avec eux. Cet élargissement de la cible le permettra à coup sûr ; je me tourne aujourd’hui vers notre ministre, Agnès Buzyn, pour qu’elle nous témoigne sa confiance, elle qui a pour objectif, au sein de la stratégie nationale de santé, de renforcer la protection vaccinale de la population. Voilà pour la première étape.
La seconde est encore plus ambitieuse et permettra à la profession de devenir incontournable dans la relation – parfois contrariée – qu’ont les Français avec les vaccins : madame la ministre, confiez aux pharmaciens les rappels vaccinaux chez l’adulte. J’avais déjà formulé cette proposition par le passé, je la réitère aujourd’hui. Passé l’enfance, qui d’entre nous se rappelle vraiment s’il est à jour de ses vaccins ? Pas grand monde, à n’en pas douter. Ce service d’intérêt public, nous souhaitons dorénavant le rendre aux Français. Nous allons travailler en ce sens.
Philippe Gaertner
Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
© MIGUEL MEDINA