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Denis Millet

Président de la commission Études et Stratégie économiques de la FSPF

© ahn lenoir

Tour de passe-passe

La commission des comptes de la Sécurité sociale le reconnaît elle-même : les ressources de l’officine stagnent depuis cinq ans. Entre 2015 et 2019, la marge réglementée des pharmacies d’officine est ainsi passée de 5,25 milliards d’euros à 5,24 milliards d’euros. Une preuve, s’il en fallait encore, que l’avenant n° 11 censé améliorer notre rémunération, est un trompe-l’œil. Contrairement à ce que l’on peut entendre ici ou là, cet avenant n’a pas rapporté 340 millions d’euros au réseau, il a juste évité de les perdre. Or, dans le même temps, le CICE a disparu, le niveau de nos charges s’est envolé, les baisses de prix se sont accélérées et le montant de la Rosp générique a dégringolé. En 2021, nous allons perdre 285 millions d’euros supplémentaires, notamment en raison de la baisse du montant des honoraires complexes et la réduction des délais d’écoulement des stocks.


© Martin Vidberg

Au final, ce que l’Assurance maladie nous donne d’un côté, l’État et le CEPS nous le reprennent de l’autre. Ce jeu de dupe doit cesser. Tandis que le PLFSS pour 2021 va de nouveau pénaliser nos entreprises, nous ne pouvons entendre que le réseau officinal aurait gagné de l’argent en 2019 et 2020. C’est faux ! La vérité est que de nombreux confrères ont aujourd’hui des difficultés à vivre de leur cœur de métier – la dispensation des médicaments – et que les fermetures d’officines vont continuer à s’accélérer. Il n’est plus possible aujourd’hui d’accepter un quelconque coup de rabot sur notre rémunération. Au contraire, nos honoraires de dispensation doivent être revalorisés. Il y a urgence.

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