Les sénateurs de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable ont de la suite dans les idées. À la suite du plaidoyer de l'Association des petites villes de France, qui avait proposé le 9 février dernier de prendre des mesures coercitives pour l'installation des médecins en zones sous-dotées, ces sénateurs – dont certains appartiennent à l'APVF et qui avaient eux-mêmes vainement tenté de réguler l'installation des médecins par amendement à la loi Santé de Marisol Touraine – ont profité de la table ronde sur la démographie médicale qu'ils organisaient le 17 février au palais du Luxembourg (Paris) pour réitérer leur position, notamment par la voix d'Hervé Maurey. Mais pas sûr qu'il soit entendu par les pouvoirs publics. Au moment où vont s'ouvrir les négociations de la nouvelle convention médicale, prévues à compter du 24 février prochain, la représentante de l'Assurance maladie Hedda Weissmann, responsable du département des professions de santé, lui répond par l'incitation. En reconnaissant néanmoins que certaines des mesures incitatives déjà mises en place, comme l'option démographie ou l'option santé-solidarité territoriale visant à faire exercer les praticiens en zones sous-dotées contre des rémunérations complémentaires, ont été des échecs. « Ce n'est pas parce que des incitations n'ont pas marché qu'il faut laisser tomber », a-t-elle nuancé. Un constat partagé par Patrick Bouet, président de l'Ordre des médecins, pour qui « nous n'avons pas réussi à créer les conditions d'une incitation rationnelle, équilibrée sur l'ensemble du territoire » en France. Ce n'est apparemment pas une raison suffisante pour arrêter d'essayer.
Jusqu'au bout de l'incitation
Les sénateurs réclament des mesures coercitives pour l'installation des médecins ; les intéressés et l'Assurance maladie déclinent.
19 Février 2016