C'est une tradition : Interfimo a présenté le 4 avril dernier son état des lieux des cessions d'officines. Pas de surprise à la clé mais foule de confirmations. « Pour la septième année consécutive et plus sévèrement encore, le prix de cession moyen France entière est en recul : il s’établit à 76 % du chiffre d'affaires hors taxes (CA HT), soit 4 points de moins qu’en 2014 », établit l'organisme de financement des professionnels libéraux. Ajoutez à cela des taux d'intérêts très bas et vous en tirerez la conclusion suivante : la période est propice aux achats.
Les officines ne sont néanmoins pas à égalité face à cette donne. Ainsi, « les pharmacies réalisant moins de 1 500 K€ de CA sont valorisées en moyenne à 68 % du CA HT contre 82 % pour les officines de plus de 1 500 K€ ». En clair : plus l'officine est grande, plus elle se valorise à la vente. Rien de nouveau mais la tendance se confirme d'année en année, avec « un écart de prix qui s’accentue (14 points en 2015 versus 13 points en 2014 et 10 points en 2013) ». Côté prix, la lanterne rouge revient à l'Île-de-France, hors Paris, avec des pharmacies valorisées en moyenne à 65 % du CA. Le marché des cessions y a été tiré à la baisse par des ventes à petit prix d'officines en difficulté.
Toujours plus de SEL
Autre enseignement de l'étude Interfimo, la croissance du nombre de cessions en valeur absolue : « Globalement, l’année 2015 totalise plus de 1 400 mutations contre 1 360 en 2014, soit une hausse de 3 %. » Avec une précision à apporter : si les cessions de fonds se stabilisent en 2015, les cessions de parts sociales augmentent, elles, de 9 %, soit 530 en une seule année. Signe que plus de la moitié des pharmacies se trouveront bientôt sous le régime de la société d'exercice libéral (SEL) – 40 % en 2015. Une seule région a déjà franchi ce cap symbolique : Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes, où 53 % des officines sont en SEL. Ces deux tendances se confirmeront-elles également dans les années à venir ? La profession vieillissant – « en 10 ans, les effectifs des titulaires de 56 à 65 ans ont augmenté de 65 % », précise Interfimo –, un nombre encore plus important d'officines se retrouvera sur le marché. Une chose est sûre : les officines se négociant autour de 100 % du CA ne sont déjà plus qu'un lointain souvenir.