L'UFC Que choisir fait le point sur l'accès aux soins et le constat est sombre. Entre 2012 et 2016, avance l'association de consommateurs, les difficultés se sont accentuées, qu'elles soient géographiques ou financières. Son étude présentée le 29 juin, « Accès aux soins en France. La fracture sanitaire s'aggrave », pointe ainsi un « recul de la présence des médecins sur le territoire. [...] Aucune région n’est épargnée, pas même l’Île-de-France ». La situation des généralistes est toutefois légèrement moins critique que celles des trois autres spécialités observées (gynécologie, ophtalmologie, pédiatrie). Tout de même, « en 2016, 14,6 millions de Français (23 %) ont des difficultés pour consulter un médecin généraliste à moins de 30 minutes de leur commune, dont 3,2 millions (5 %) sont dans un désert médical ».
La hache de guerre
Si l'on ajoute le paramètre des dépassements d'honoraires, selon leur calcul, 30 % des Français accèderaient difficilement à un généraliste. Avec la même méthodologie, ce chiffre monte à plus de 80 % pour les ophtalmologistes et les gynécologues, et à 45 % pour les pédiatres. Constatant par ailleurs que « les logiques strictement incitatives mènent à l'impasse », l'UFC Que choisir préconise une cassure nette dans la politique actuelle de tarifs ou d'installation des médecins en proposant de fermer « l'accès au secteur 2 », de rendre obligatoire « le contrat d'accès aux soins [encadrant les dépassements, NDLR] » et d'instaurer un « conventionnement sélectif des médecins [...] : toute nouvelle installation dans un territoire où l’offre est surabondante ne doit pouvoir se faire qu’en secteur 1 (sans dépassements d’honoraires) ». L'association a beau considérer que les solutions qu'elle avance pour résoudre les inégalités d'accès aux soins en France sont « réalistes et pas extrémistes », le moins que l'on puisse dire est qu'elles sont tranchées.