C'est une première dans l'histoire récente de la pharmacovigilance. Après le listage express des opiacés disponibles en OTC, suite à la parution d'un arrêté le 17 juillet dernier, qui avait été annoncé à peine cinq jours avant par le ministère de la Santé, les pharmaciens se retrouvent pour la plupart avec des stocks conséquents de cette cinquantaine de spécialités dorénavant disponibles uniquement sur prescription médicale et, parmi elles, des produits bien connus comme le Néo-Codion ou la Prontalgine. En effet, cette mesure n'a pas été associée à un rappel de lots. Les industriels concernés – ils sont une quinzaine sur le marché, dont Pierre Fabre, Sanofi, Ipsen, Merck... – doivent encore se positionner sur une éventuelle reprise des stocks. Ainsi, Sanofi assure être « en train de travailler, sous l'égide de l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) et avec l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sur les modalités pratiques de mise en œuvre de cette décision ». Même son de cloche chez Ipsen, distributeur de la Prontalgine en France. L'Ordre des pharmaciens, le ministère de la Santé et l'ANSM précisent tout de même par la voix de cette dernière que « les produits qui sont déjà en stock dans les officines peuvent être dispensés, sur ordonnance ». Reste à savoir si les patients iront consulter leur praticien... et si ces derniers leur prescriront ces spécialités non remboursables, alors que des équivalents (Antarène Codéine, Dafalgan Codéine, Klipal Codéine…) pris en charge par l'Assurance maladie existent déjà sur le marché. Rien n'est moins sûr.
Quid des stocks de codéine ?
Les pharmaciens peuvent continuer à délivrer les opiacés listés depuis le 17 juillet... à condition bien sûr que le patient présente une ordonnance.
19 Juillet 2017
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