Les années se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Avec à peine + 0,2 % en chiffre d'affaires (CA), le marché du générique, traditionnellement porté par les nouveautés, a marqué le pas en 2017. En effet, si l'on fait abstration des « grosses molécules » sorties l'année dernière, la rosuvastatine en tête mais aussi des antirétroviraux, le marché perd cette fois 3,9 % de CA. Insatisfaisant évidemment pour les fabricants de génériques : « nous voulons passer aux mesures concrètes : des incitations à prescrire dans le Répertoire ou un bénéfice direct pour les patients en cas d'adhésion aux génériques, comme un remboursement de la franchise à la boîte », avance Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme, qui représente les génériqueurs sur le marché français. Ce n'est pourtant pas la volonté politique qui manque. Agnès Buzyn, a inscrit les génériques dans sa stratégie nationale de santé, avec pour objectif d’atteindre « 1 médicament sur 2 prescrit dans le Répertoire » en 2020. Ce taux est actuellement de 36 %. Pour y remédier, le Plan national d'action de promotion des génériques 2015-2018 s'achevant, la ministre de la Santé a réuni mercredi 7 février un comité de pilotage pour préparer la suite, composé de représentants des pharmaciens, des médecins, des patients et de l'Assurance maladie..
Une Rosp 2018 prévue à la baisse
Cette réunion, qui « avait pour objet de recueillir les avis des différents membres sur les actions qu’il conviendrait de mettre en œuvre », précise le ministère, n'a pas encore permis d'accoucher des mesures concrètes qui constitueront le second plan Génériques, en plus d'avoir été perturbée par les intempéries. Trop tôt pour dire si les autorités relanceront par exemple une campagne de promotion auprès du grand public, comme elles l'avaient fait en 2016. Dans le même temps, l'avenant concernant la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) est en négociation avec l'Assurance maladie : sa signature est attendue dans les jours à venir. Peu de changements en vue, même s'il devrait inclure deux nouvelles molécules : l'ézétimibe (Ezetrol) et l'association ténofovir disoproxil/emtricitabine (Truvada). Côté versement, comme prévu, l'année 2018 ne s'annonce pas folichonne : si 140 millions d'euros environ seront bien versés comme prévu d'ici à la fin du premier trimestre aux pharmaciens, cette somme sera en revanche certainement amputée de quelques dizaines de millions d'euros l'année prochaine, tombant à environ 115 millions d'euros. Les génériques entrent décidément dans l'âge de raison.