La publication, le 6 mars, par la rédaction de France Bleu Corse d'un article titré « Certains aérosols ne sont plus remboursés s'ils sont prescrits par un médecin généraliste » a été largement relayée sur les réseaux sociaux, semant le trouble et la confusion parmi bon nombre d'internautes qui n'ont pas hésité à crier au scandale devant cette supposée décision de l'Assurance maladie, prise en catimini.
Précisant d'entrée que « la Sécurité sociale a décidé d'appliquer une loi déjà existante et autorisant seulement les spécialistes à prescrire certains aérosols [...] notamment utilisés pour combattre l'asthme et les détresses respiratoires en tous genres », l'article laissait en effet sous-entendre la fin d'une d'une tolérance vis-à-vis de la prescription par les médecins généralistes de certaines solutions pour nébulisation, compliquant « grandement la vie des malades, notamment dans le rural ». Or cette « tolérance » n’a jamais existé, l’Assurance maladie ne remboursant l’ipratropium, la terbutaline ou le salbutamol sous cette forme uniquement lorsqu’ils sont prescrits par des spécialistes, pneumologues ou pédiatres.
Rien ne bouge
L'Assurance maladie, surprise de cette soudaine polémique, confirme : « Aucune modification récente de la réglementation n’est intervenue. » Cette dernière rappelle, comme le stipule d'ailleurs le Code de la santé publique, que « le classement dans la catégorie des médicaments à prescription réservée à certains médecins spécialistes ne peut intervenir que si les restrictions apportées à la prescription du médicament sont justifiées par les contraintes de mise en œuvre du traitement [...]. C'est bien dans ce contexte que certains aérosols ne peuvent pas être prescrits par les médecins traitants ».
Rien de nouveau donc sous le soleil, fut-il corse : la prescription des solutions pour nébulisation à base d’ipratropium bromure, de terbutaline et de salbutamol reste réservée aux pneumologues et aux pédiatres et ces spécialités ne doivent donc pas être délivrées au comptoir en cas de prescription par un généraliste. En revanche, la Ventoline conditionnée en flacon pressurisé peut toujours être prescrite par un généraliste, contrairement à ce que laisse entendre France Bleu. La confusion générée sur les réseaux sociaux venant certainement de l'utilisation dans l'article du terme « aérosol », qui ne permet pas de distinguer les différents types de conditionnement et modes d’administration.