Marc Alandry n’est assurément plus seul dans son combat. Ce pharmacien de Couiza, vice-président du syndicat des pharmaciens de l’Aude (FSPF), a remis le 10 octobre à la députée Mireille Robert (Aude, LREM), une pétition signée par 45 580 élus locaux et citoyens pour sauver les officines implantées dans les zones isolées et leur reconnaître le statut de pharmacie de premier recours. Lancée en février dernier, elle clôt la campagne de communication de la FSPF « Une pharmacie sur deux va mourir » et se décline désormais dans un projet d’expérimentation visant à étendre les prérogatives des pharmacies implantées sur un territoire correspondant à deux communautés de communes du Limouxin et de la Haute vallée de l’Aude.
Première pierre d'une CPTS
Portée par l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) d’Occitanie, la FSPF et l’Association pour la pharmacie rurale (APR), ce projet s’inscrit dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) 2018 qui prévoit une enveloppe pour les « expérimentations organisationnelles innovantes du système de santé » et s'accorde parfaitement aux axes stratégiques du plan national « Ma santé 2022 », présenté fin septembre par Emmanuel Macron. La zone choisie répond également aux critères d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), l’organisation privilégiée par l'exécutif pour la structuration des soins de proximité.
Soins non programmés
Concrètement, l’expérimentation vise trois objectifs correspondant chacun à un élargissement des missions des dix-sept officines potentiellement concernées : prise en charge de soins non programmés dans le cadre du premier recours en articulation avec les acteurs traditionnels (pompiers, Samu…), accentuation des actions de prévention et renforcement du rôle des pharmacies dans le cadre de la permanence des soins. La rémunération proposée serait forfaitaire, à hauteur de 80 euros par jour et par officine. L’expérimentation, qui doit encore être validée par l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, pourrait débuter vers mars 2019 et durer deux ans à l’issue desquels sera établi un bilan médico-économique destiné à servir de levier lors de la prochaine négociation conventionnelle prévue fin 2021.