Le 10 février, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié une recommandation sur les modalités d’utilisation des médicaments de sédation dans l’accompagnement des patients en fin de vie. D’après ces bonnes pratiques, le midazolam injectable est recommandé en première intention pour ce type de sédation. La chlorpromazine (Largactil) et la lévomépromazine (Nozinan) le sont en seconde intention. Or, le midazolam injectable n'est actuellement disponible qu'en pharmacie hospitalière : un problème que pointent les experts auteurs de ce document de référence lorsqu'ils appellent les pouvoirs publics à « adapter la réglementation de la prescription, de la dispensation et de la prise en charge par l’Assurance maladie des médicaments concernés afin de permettre la mise en œuvre effective à domicile de cette recommandation de bonne pratique de la prise en charge médicamenteuse en situations palliatives jusqu’en fin de vie ».
Un parcours sécurisé en cours d'élaboration
La réaction du ministère de la Santé ne s’est pas fait attendre : le jour même, Agnès Buzyn a annoncé la prochaine modification de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du midazolam injectable, avec pour objectif sa mise à disposition dans le circuit de ville d’ici à quatre mois, soit au début de l'été 2020. Selon le ministère, « la dispensation en ville permettra aux professionnels de santé de répondre à la demande des patients et de leurs familles de pouvoir choisir de finir leurs jours à domicile ». En parallèle de cette modification de l’AMM, les modalités exactes de délivrance et de suivi du midazolam seront formalisées dans un « parcours sécurisé prévoyant notamment, pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer une convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l’accompagnement et le suivi des patients ». Pour l'heure, un guide intitulé « Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ? » est à la disposition des professionnels de santé sur le site de la HAS.