Si pour la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (Cnop), Carine Wolf-Thal, « les tendances qui se dégageaient ces dernières années se confirment », soit le fait que la pharmacie représente « une profession attractive avec toujours plus d'inscrits depuis ces dernières années, une arrivée des jeunes et une féminisation », des disparités existent encore selon les métiers. C'est ainsi que les titulaires d'officine (section A) voient leur nombre baisser de 365 unités entre 2018 et 2019 (– 1,4 %), tandis que les adjoints (section D) sont en 2019, 430 de plus qu'en 2018, soit une augmentation de 1,5 %. Sur une période de dix ans (2009-2019), la section A a perdu 2 226 pharmaciens (– 7,9 %), alors que la section D en a gagné 1 515 (+ 5,7 %). Cette baisse du nombre de titulaires est structurellement liée à la réduction de celui des d'officines qui accuse une baisse de 7,3 % entre 2018 et 2019. Il est également à noter une très nette féminisation de la profession d'adjoint puisque 81 % d'entre eux sont des femmes contre 55 % chez les titulaires.
Hausse du temps plein à l'officine
Parmi les évolutions les plus marquantes, Carine Wolf-Thal tient à pointer « une augmentation de l'exercice à temps plein, aussi bien à l'officine que dans les établissements ». Particulièrement marquée au sein de la section D, cette recrudescence du temps plein chez les pharmaciens adjoints se vérifie sur dix ans puisqu'ils n'étaient que 56 % dans ce cas en 2009 contre 62 % en 2019. La baisse du nombre d'officines sur le territoire ne se répercute donc pas sur le temps d'emploi des adjoints qui est même mécaniquement augmenté par la multiplication des missions de santé publique qui incombent désormais aux pharmaciens. De fait, plus des deux tiers des nouveaux inscrits à l'Ordre le sont en tant qu'adjoints et ces derniers sont désormais, en moyenne, un peu plus de 1,3 par officine.