Plus de 40 % des Français déclarent prendre des médicaments tous les jours. Problème : même si les eaux usées sont filtrées dans les stations d'épuration, certaines molécules médicamenteuses (rejetées dans les urines et les selles) sont suffisamment petites pour passer à travers les filtres et atteindre les cours d'eau. Une journaliste du Monde a rencontré des chercheurs français de l'Université de Reims (Champagne-Ardenne) qui, avec leurs collègues belges de Namur, scrutent les eaux de la Meuse qui parcourt ces deux pays ainsi que les Pays-Bas sur 950 kilomètres. Ils se sont concentrés sur quelques molécules (carbamazépine, diclofénac, paracétamol, naproxène, irbésartan) et ont étudié leurs effets sur plusieurs organismes présents dans le fleuve, dont la petite moule zébrée. Diagnostic : ADN perturbé pour le petit mollusque. Déjà, d'autres études avaient mis en évidence une féminisation des poissons à cause des contraceptifs hormonaux, certains développant même des ovaires. Quelques pistes pour agir ? Renforcer la capacité de filtration des stations d'épuration ou élaborer une liste de médicaments préférables pour les pathologies usuelles car moins polluants. En attendant, les pharmaciens ont également un rôle à jouer au quotidien en incitant les patients à rapporter leurs médicaments inutilisés.