Fumée noire ou fumée blanche ? Hier, c'était fumée blanche à la Haute Autorité de santé (HAS) pour les RT-PCR salivaires. S'appuyant sur une nouvelle « méta-analyse menée sur les publications les plus récentes au niveau national et international », l’instance a affirmé « la bonne sensibilité des tests RT-PCR sur prélèvement salivaire ». Et s'est déclarée favorable à leur prise en charge dans deux nouvelles indications : les cas contact en deuxième intention (derrière le RT-PCR nasopharyngé) ; et en première intention « dans le cadre de dépistages ciblés à large échelle, en particulier s'ils sont répétés régulièrement », comme dans les écoles, universités, Ehpad…
Quelle différence de sensibilité avec un RT-PCR nasopharyngé ?
La sensibilité des RT-PCR salivaires est estimée « à 85 %, ce qui est légèrement inférieur (de 3 à 11 %) à celle des tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé, mais reste supérieur aux seuils fixés par la HAS pour valider les tests », explique l’instance, qui ajoute : « Le test RT-PCR nasopharyngé possède aujourd'hui les meilleurs performances cliniques. Toutefois ce prélèvement étant invasif, il n'est pas adapté à toutes les situations. »
Un asymptomatique pourra-t-il choisir un RT-PCR salivaire plutôt que nasopharyngé ?
Oui, à condition bien sûr que le laboratoire soit en mesure de l'effectuer. Le Dr Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS, précise que « si on est face à une personne pour laquelle on a une suspicion clinique importante, avec un risque de forme grave, très clairement on préférera le test nasopharyngé ».
L'autotest pourra-t-il se faire à la maison, en allant chercher un kit de prélèvement ?
Oui. L'analyse du RT-PCR salivaire se pratique au laboratoire, avec le même délai de résultat que pour les RT-PCR nasopharyngés. Mais le prélèvement, lui, pourra être fait dans les écoles, Ehpad… ou même à domicile. Dans ce cas, il faudra aller chercher un kit de prélèvement au laboratoire.
Comment bien faire le prélèvement salivaire ?
Il doit être réalisé au moins 30 minutes après la dernière prise de boisson, aliment, cigarette, e-cigarette, d'un brossage de dents, bain de bouche... L'échantillon doit être conservé dans un flacon sec et stérile, à température ambiante, et être analysé au laboratoire dans les 24 heures. « En cas d'auto prélèvement, il est indispensable que le patient ait reçu une information claire sur les conditions de sa réalisation. »