« Que les établissements de la nuit ne soient plus vus comme des lieux de contamination de la Covid-19, mais comme des partenaires », telle est l’idée de Michel Mau, directeur artistique du Dépôt, une discothèque parisienne (fermée comme toutes les autres). Par le passé, les professionnels de la nuit ont su faire preuve de leur efficacité dans la prévention contre l’alcoolémie, la consommation de drogues, le Sida. « En testant des gens asymptômatiques, de façon systématique, on montrera qu’on peut rouvrir ces lieux de façon sécurisée », précise Michel Mau. Il lui paraissait important d’associer à cette initiative inédite un professionnel de santé impliqué dans son quartier. Il s’est donc tourné vers sa pharmacienne, Marielle Perrot, titulaire de la pharmacie Métro Temple, qui s’est installée l’an dernier, en pleine épidémie de Covid.
Un bracelet comme passeport
« J’ai dit oui car c’est une action de santé publique pour sortir de la crise, associée à la vie de quartier. Et cela m’a parlé à titre personnel parce que je m’empêche aussi de vivre à cause du virus », témoigne l’officinale enthousiaste, qui a obtenu l’autorisation de l’ARS et de la Préfecture pour réaliser ces tests. À titre expérimental, elle se rend donc au Dépôt pour dépister depuis trois vendredis après-midi d’affilée. Une occasion pour elle de glisser des messages de prévention par rapport à la Covid et de sensibiliser les autorités publiques sur l’intérêt de cette démarche.
Michel Mau, lui, voit plus loin. Il met en place à partir de ce vendredi 12 février un concept de bracelet, « comme dans les festivals, qui sera remis contre un test négatif », afin d’accéder aux lieux culturels (cinémas, théâtres, etc.) L’expérimentation va être étendue à d’autres lieux du Marais et aux Halles, en partenariat avec le Centre d’Addictovigilance de Paris (CEIP-A). Ce bracelet pourrait être valable « 24, 48 ou 72 heures selon les recommandations des pouvoirs publics », relève-t-il.