Thomas Mesnier, rapporteur général du projet de loi santé et lui-même médecin urgentiste, l’a répété au cours des travaux de la commission des Affaires sociales ainsi que lors de ses interventions dans les médias : il souhaite, notamment, que les pharmaciens « puissent délivrer des traitements sous protocole pour des pathologies simples du quotidien » telles que les cystites, les angines ou les conjonctivites. Selon lui, cette solution « apporterait une réponse concrète, sûre et rapide aux besoins des Français », ce qui n’est pas du goût des syndicats de médecins.
Interférences
Si ce retour à la charge du député LREM semblait dans un premier temps avoir le soutien de la ministre de la Santé, celle-ci a préféré, une fois encore, jouer la prudence. Lors de son audition, le 5 mars, en commission des Affaires sociales sur le projet de loi de santé, elle a ainsi précisé sa position : « Nous sommes favorables à un rôle renforcé des pharmaciens dans les parcours de santé [...] mais je crois que cette évolution des rôles en termes de prescription doit nécessiter encore un peu de travail ». Il faut dire que d’autres négociations ont lieu, en ce moment même, entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins au sujet du développement des communautés territoriales professionnelles de santé (CPTS) et de la création de postes d’assistants médicaux. En attendant leur aboutissement, prévu en avril, « il faut que nous fassions attention à tous les équilibres et à l’expression des désirs des uns et des autres », a déclaré Agnès Buzyn, avant de préciser vouloir parvenir à « un projet concerté et qui ait l'assentiment de l'ensemble des acteurs ». Si le vocabulaire est choisi, le message est limpide : pour l'heure, pas question de braquer les médecins.