Tour à tour, les programmes aux élections des Unions régionales des professionnels de santé (URPS) pharmaciens, dont le scrutin se tiendra le 7 décembre prochain, se dévoilent. Le syndicat majoritaire de la profession (FSPF) et son principal concurrent (Uspo) l'ont fait conjointement hier. Pour la FSPF, qui a remporté 59 % des voix aux précédentes élections de 2010, le programme baptisé « Prescrire l'avenir » tient en cinq axes « non hiérarchisés », selon son président Philippe Gaertner, comme il l'a déclaré lors d'une conférence de presse qui s'est tenu le 9 septembre. Premier axe, l'économie, à savoir les honoraires ou la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) ; deuxième, la consolidation du réseau ; troisième, « redonner le pouvoir d'initiative aux pharmaciens » à travers notamment la télémédecine ou la préparation des doses à administrer (PDA) ; quatrième, la promotion de l'exercice officinal (vente d'OTC sur Internet...) et, dernier axe, « faire respecter les pharmaciens ».
Les honoraires en ligne de mire
Parmi les grands enjeux de cette campagne figurent bien sûr les honoraires, prévus dans la convention pharmaceutique signée en 2012 avec l'Assurance maladie et mis en place début 2015. La FSPF réitère sa proposition, également prévue dans la convention, de mettre en place des honoraires « par dispensation d'ordonnance », tout comme les deux autres syndicats en lice, l'Uspo et l'UNPF. « Il y a eu du retard dans le déploiement, puisque les honoraires devaient paraître fin 2012 ; cela a pesé dans l'économie de l'officine. Je vous rappelle que le nouveau mode de rémunération n'annule pas les baisses de prix mais en atténue les effets sur les pharmacies », précise Philippe Gaertner qui appelle à cesser « les baisses de prix non compensées ». Mais en cette rentrée, et malgré les futures probables dissensions de la campagne électorale, l'actualité économique plus qu'inquiétante se charge pour l'instant de souder la profession : ses représentants (FSPF, Uspo, UNPF, groupements...) se sont réunis le 8 septembre au soir pour tenter un mouvement unitaire à l'occasion du « French Green Day » du 30 septembre, sans toutefois arriver à un mot d'ordre commun à ce jour. Rappelons que cette initiative a été lancée par trois collectifs : Ma Pharmacie ne fermera pas, Pigeons pharmaciens et Pharma Cool. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), dont les mesures d'économies sur le médicament seront présentées le 24 septembre prochain, affectera tous les pharmaciens. Rendez-vous le 30 pour constater l'ampleur de la mobilisation !