L'extension de l'obligation vaccinale chez l'enfant est en préparation : elle est annoncée au menu du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale, un texte adopté par le Parlement généralement début décembre et qui pourrait encore nécessiter un décret d'application à paraître dans les six mois, selon un document préparatoire ayant circulé sur les réseaux sociaux fin juillet. Mais un nouveau front juridique s'est constitué. Ou plutôt deux.
Un recours et une action de groupe
La même avocate qui avait demandé au Conseil d'État que le vaccin contenant les seules souches obligatoires DTP puisse être remis à disposition, Me Jacqueline Bergel-Hatchuel, a adressé au ministère de la Santé, début août, un recours gracieux : mandatée par un collectif de plus de 1 700 personnes, elle lui demande d'imposer aux laboratoires de ne plus utiliser d'adjuvants à l'aluminium dans les vaccins obligatoires ou qui le deviendront et de les remplacer, par exemple, par le phosphate de calcium. « Si la ministre ne répond pas dans les deux mois, c'est une décision implicite de rejet. Dans ce cas-là, mes clients m'ont demandé de porter l'affaire devant le Conseil d'État », a déclaré l'avocate sur France Info. Par ailleurs, Le Parisien a révélé que l'association Autisme Vaccinations intentera en septembre une action de groupe devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris contre Sanofi, Lilly, GlaxoSmithKline et Pfizer afin d'obtenir des réparations pour des dommages supposés causés par des vaccins pédiatriques. Une centaine de familles participent à cette action, soutenues par l'ancienne juge d'instruction du pôle Santé publique du TGI de Paris, Marie-Odile Bertella-Geffroy.
« L'irrationnel le plus total »
De quoi faire voir rouge à Agnès Buzyn. La ministre de la Santé a réaffirmé à plusieurs reprises sa position dans le courant de l'été, d'abord lors d'une audition devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, puis sur France 2 et à nouveau dans l'hémicycle, lors des questions au gouvernement. « Je pense que c'est une grave erreur de la part de ces familles de faire un lien entre cette maladie – qui a d'autres origines bien entendu – et le vaccin », a-t-elle notamment déclaré. « Vous dites : “Pouvons-nous trouver des adjuvants moins nocifs ?” Mais ils ne sont pas nocifs pour la santé, tous les rapports le montrent », a-t-elle ajouté, rappelant également le « recul d'utilisation de plus de 90 ans. [...] Nous sommes dans l'irrationnel le plus total. Nous travaillons aujourd'hui à lutter contre la désinformation ». Elle est soutenue par près de 300 professionnels de santé qui ont lancé une pétition en faveur de l'extension de l'obligation vaccinale sur le site d'information Egora.fr, que la Société française de pharmacie clinique appelle également à signer, tandis que les « anti » prévoient un rassemblement début septembre. La lutte s'annonce ardue.