En attendant de connaître la décision du ministère de la Santé, sommé par le Conseil d'État de remettre à disposition des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) sans autre valence pour les nourrissons, Sanofi Pasteur a indiqué à l'Agence de presse médicale (APM) que recommercialiser le DTPolio n'était pas « faisable ». Retiré du marché en 2008 en raison d'une hausse des signalements de manifestations allergiques (urticaires généralisés ou géants, œdèmes de Quincke...), il n'a depuis fait l'objet d'« aucun élément scientifique nouveau » qui permettrait « de revenir sur cette décision ». Le laboratoire estime en outre que le vaccin pourrait ne plus correspondre aux exigences sanitaires et indique qu'au moment de la suspension de sa distribution il était très peu utilisé, les vaccins recommandés intégrant déjà d'autres valences depuis les années 1980. Quant à la question de la mise à disposition dans les officines du kit que Sanofi Pasteur délivre aujourd'hui sur demande d'un prescripteur, constitué d'un vaccin DT destiné au marché nord-américain – DTVax étant en rupture de stock depuis 2015 – et d'Imovax polio, l'industriel rappelle qu'il faudrait pour cela d'une part enregistrer le vaccin DT, d'autre part avoir la capacité de le fabriquer à grande échelle. Il pointe justement n'être en mesure que de satisfaire la demande actuelle, à savoir les quelque 2 300 kits annuels.
Divergences
Pendant ce temps, seize sociétés savantes – dont la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), la Société française de pédiatrie (SFP) et le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) – et trois syndicats de médecins, dont la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), ont signé et diffusé un communiqué commun « soutenant fortement » l'idée d'une extension de l'obligation vaccinale. Ils suggèrent le vaccin hexavalent qui comprend selon eux « six vaccins tous aussi indispensables ». Sont aujourd'hui commercialisés Hexyon par Sanofi Pasteur et Infanrix Hexa par GlaxoSmithKline. À l'inverse, l'association Entraide aux malades de myofasciite à macrophages (E3M), la députée européenne écologiste Michèle Rivasi et la sénatrice Laurence Cohen (groupe Communiste, républicain et citoyen, Val-de-Marne) appellent chacun de leur côté à la remise à disposition du DTP retiré en 2008, dont la formulation ne contenait pas d'aluminium. Le ministère a six mois pour trancher.