Ils étaient à nouveau sept candidats à tenir la tribune le 19 janvier, trois jours avant que les Français soient appelés aux urnes pour le premier tour de la primaire de la gauche : Jean-Luc Bennahmias, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy et Manuel Valls. Tous se sont positionnés contre la proposition de François Fillon de dérembourser le petit risque, démentie par l'intéressé entre-temps. Si vous n'avez pas pu suivre notre live tweet, voici un florilège de leurs déclarations en matière de santé, sujet qui a ouvert ce troisième et dernier débat, durant près d'un quart d'heure :
- Dépenses de santé. Sans entrer dans le détail, les candidats ont avancé certaines propositions. « Il ne faut ni déremboursement ni franchises sur les soins », a ainsi annoncé Sylvia Pinel. Pour Manuel Valls, il faut « supprimer les tickets modérateurs ». Quant à Jean-Luc Bennahmias, il est non seulement « pour qu'on favorise les génériques », mais, selon lui, ils doivent même « être la base du remboursement ». Ouch. Benoît Hamon a, lui, abordé le financement de l'innovation en promettant d'utiliser la licence d'office – la production de génériques avant l'échéance brevetaire d'une molécule donnée –, si le prix de certains médicaments restait trop élevé. Sylvia Pinel a enfin réitéré sa position en faveur de la délivrance à l'unité : « Essayons de délivrer des médicaments à l'unité pour ne pas gaspiller ceux qui ne sont pas consommés. »
- Installation des médecins. Sur ce sujet crucial, Vincent Peillon privilégierait « l'incitation par des avantages fiscaux ou sociaux des médecins ». Les maisons médicales sont la solution pour Jean-Luc Bennahmias afin de « permettre aux professionnels de santé d'être présents dans les déserts médicaux » ; il appelle même à la création de « dispensaires ». Manuel Valls, également favorable aux maisons de santé, souhaite par ailleurs plus de « volontarisme » ainsi que la « fin du numerus clausus », l'installation se faisant toujours sur la base du volontariat. Benoît Hamon, plus drastique, prévoit le déconventionnement des médecins qui s'installeraient en zones surdotées.
- Une mutuelle pour tous. Cette proposition d'une complémentaire d'État a rencontré deux soutiens exprimés : Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. Le premier a ainsi déclaré vouloir mettre en place « une mutuelle de la Sécurité sociale [à 10 euros par mois, NDLR] pour ceux qui n'ont pas les moyens ». Quant à Vincent Peillon, il réclame « une complémentaire santé publique pour ceux qui ne sont pas couverts par leur entreprise ». François de Rugy, Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias préconisent plutôt le maintien de la situation actuelle.