Si l’intérêt pour la e-cigarette va croissant, elle suscite également des inquiétudes en raison de son profil toxicologique encore mal cerné et des additifs (arômes…) qu’elle contient. Ou encore parce qu’elle est depuis le départ soupçonnée de favoriser le « vrai » tabagisme chez les adolescents. C’est en tout cas la conclusion d’une étude menée par des chercheurs américains, parue dans le Journal of the American Medical Association (Jama) Pediatrics tout début septembre. Étude qui a montré que des adolescents « e-fumeurs » avaient 3,5 fois plus de risque de fumer que des « non-e-fumeurs », après un an de suivi. Pas de quoi tout de même crier au loup, les données étant pour l’instant contradictoires. En effet, si une autre étude américaine parue mi-août dans le Jama parvenait à la même conclusion sur un panel de 2 500 ados, ce n’était pas le cas de celle publiée en avril dans le British Medical Journal (BMJ) Open… Ce dernier article montrait que, si la cigarette électronique suscitait bien la curiosité des jeunes gens et jeunes filles – 5,8 % des 10-11 ans l’avaient déjà testée contre 1,6 % pour la cigarette classique –, ils n’allaient pas tous tomber dans l’addiction à la nicotine. « Beaucoup de jeunes, y compris ceux qui n’ont jamais fumé, essaient les e-cigarettes », précisent les chercheurs ; pour autant, « un usage régulier est moins fréquent et il est associé à un tabagisme ».
« Ringardisé »
Plus proche de nous, une étude menée à Paris en 2014 concluait que « l’e-cigarette apparaît plutôt comme un facteur de baisse de l’initiation chez les collégiens. Le tabac est comme “ringardisé” par l’e-cigarette et a moins d’intérêt pour les 12-15 ans », selon le professeur Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme et grand soutien de la « e-cigarette ». La recherche avance !
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