« Demain aurons-nous suffisamment de pharmaciens ? », s’inquiétait la présidente de l'Ordre des pharmaciens Isabelle Adenot en mai dernier, au moment de révéler les chiffres de la démographie pour 2015. Du fait du vieillissement de la profession, l'Ordre prévoyait notamment un triplement de l'effectif des pharmaciens titulaires et adjoints d'officine de plus de 65 ans d'ici à 2021, sur fond d'évaporation des jeunes vers des professions ne nécessitant pas d'inscription ordinale. À en croire le dernier panorama des professionnels de santé établi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les projections démographiques à horizon 2030 indiquent que le nombre de pharmaciens en activité – toutes filières confondues – resterait stable.
+ 0,5 % par an jusqu'en 2030
En 2005, la Drees avait établi deux scénarios : l'un « prévoyait une poursuite sensible de la croissance des effectifs de professionnels en activité jusqu'en 2017 » puis, avec les cessations d'activité et les départs en retraite des promotions de la période 1970-1980, « les effectifs devaient ensuite stagner jusqu'en 2030 » ; l'autre, qui « simulait [...] une remontée progressive du numerus clausus à 3 000 entre 2005 et 2010 », voyait les effectifs de pharmaciens en activité « croître [...] avec un rythme d'environ 0,5 % par an, de 2005 à 2030 ». Si l'on prend en compte la croissance de la population française, « le nombre de pharmaciens en activité pour 100 000 habitants [devrait] rester relativement stable ». En raison des hausses du numerus clausus depuis 2005 qui ont porté « à près de 3 100 le nombre d'étudiants autorisés à entrer en deuxième année de pharmacie », c'est la seconde projection que la Drees a décidé de privilégier. Reste maintenant à résoudre les problèmes d'attractivité de la filière officine !